Rubrique des nounous : « Le harcèlement scolaire »
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Qu’est-ce que le harcèlement ?
Il s’agit de l’usage répété de violences (verbales, physiques, psychologiques), moqueries ou humiliations, accompagnées d’une volonté de nuire.
Ces moments de violence, où les forces sont inégalement réparties (un individu face à un groupe, un costaud face à un plus chétif…), imposent un rapport dominant-dominé. Les victimes de harcèlement sont enfermées dans une relation d’emprise, sans échappatoire possible. L’enfant qui harcèle rend les témoins complices de la situation, ce qui lui donne le sentiment d’être validé par l’ensemble du groupe. Mais cela laisse la victime dans une situation où elle ne trouve ni empathie, ni réconfort auprès de ses camarades, elle est seule et sans défense.
Le harcèlement peut survenir à n’importe quel âge et dans n’importe quel milieu social. Il n’est pas réservé aux adolescents et aux quartiers sensibles.
Le harcèlement se déroule toujours hors de la vue des adultes, d’où la difficulté à le repérer.
On parle de harcèlement scolaire, lorsque les faits ont lieu au sein ou à proximité de l’établissement scolaire.
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De multiples formes de harcèlement :
Le plus souvent, le harcèlement se manifeste simultanément sous plusieurs formes :
- Le harcèlement d’appropriation : le vol d’argent, d’affaires, de goûter, etc. ;
- Le harcèlement physique : les coups, les bousculades, les griffures, les morsures, les séquestrations (dans les toilettes par exemple), etc. ;
- Le harcèlement psychologique : mise à l’écart et rejet (refus de jouer, de travailler ou de manger avec un autre enfant), refus de choisir l’élève dans la création des équipes pendant le cours de sport, accusation de quelque chose qui n’a pas été commis, etc. ;
- Le harcèlement verbal : moqueries, surnoms méchants, insultes et menaces ;
- Le harcèlement sexuel : tenir des propos à caractère sexuel, embrasser, déshabiller ou toucher un autre enfant contre sa volonté.
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Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que :
- L’apparence physique(poids, taille, couleur ou type de cheveux) ;
- Le sexe, l’identité de genre(garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), orientation sexuelle ou supposée ;
- Un handicap(physique, psychique ou mental) ;
- Un trouble de la communicationqui affecte la parole (bégaiement/bredouillement) ;
- L’appartenance à un groupe socialou culturel particulier ;
- Des centres d’intérêtsdifférents.
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Les signes qui doivent alerter :
(tout en gardant à l’esprit que chaque enfant réagit différemment, avec sa sensibilité et son caractère).
- Changement de comportement ;
- Isolement ;
- Perte de la joie de vivre ;
- Perte d’appétit ;
- Troubles du sommeil ;
- Retards systématiques à l’école/collège (chemin plus long, détours à pour éviter le harceleur) ;
- Mise en échec scolaire ;
- Somatisation diverse (maux de ventre, maux de tête, etc) ;
- Irritabilité ;
- Agressivité envers les membres de la famille ;
- Comportement fuyant.
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Comment réagir ?
- Encourager et aider l’enfant à parler. Les enfants ont aujourd’hui intégré qu’ils devaient se débrouiller seuls et ne jamais dénoncer, sous peine d’être traités de « balance » ou « rapporteur » ;
- L’écouter, le prendre au sérieux et le féliciter de s’être confié ;
- Eviter de l’affoler (ne pas ajouter de la peur à la peur) ;
- Alerter le personnel de l’école (sans le culpabiliser de n’avoir rien vu/fait) afin que l’enfant harceleur soit entendu à son tour. Les enfants ne mesurent pas toujours la gravité de leurs actes. Le personnel éducatif doit pouvoir redire la loi et traduire le droit par une sanction.
Les enfants, victimes ou harceleurs, doivent être accompagnés pour comprendre les raisons de ces agissements et les ressources dont ils disposent pour arrêter le processus.