Le monde imaginaire des enfants
La rubrique dédiée aux Nounou(r)s qui (r)assurent réalisée par Cyrielle G., aborde ce mois ci : « Le monde imaginaire des enfants ».
« La logique vous amènera d’un point A à un point B. L’imagination vous emmènera où vous voulez. »
Albert Einstein
Comment l’imaginaire des enfants nait-il ?
Les nourrissons ont des besoins primaires auxquels nous devons répondre et ce, de manière pertinente, celui d’affection est notamment capital pour leur construction psychique et psychologique. Petit à petit, ces besoins évoluent et la réponse à ces derniers peut-être différée (le quotidien, le travail…). Pendant ce temps, nos chers bébés comblent cette attente en imaginant que ces figures d’attachement sont présentes avec lui. Ils maintiennent cette présence psychiquement. C’est donc la première fois qu’il imagine quelque chose.
À quoi sert l’imagination ?
Entre 2 ans et demi et 6 ans, l’imaginaire des enfants est très actif ! Leur langage et mémoire évoluent considérablement. Cela contribue à la construction de cet imaginaire, primordial pour leur développement.
Cette imagination débordante dont ils font preuve, nous déroute parfois. Il est nécessaire pour les enfants de répondre à des questions, dont ils n’ont pas les réponses.
Par exemple, si un enfant voit un poulet rôti, il pourrait imaginer que c’est à cause d’un grille-pain fâché!
De plus, les jeux imaginaires auxquels ils s’amusent, leur permettent de mieux comprendre et s’approprier les habilités sociales. En jouant au docteur, aux parents, à la maîtresse/maître, ils développent leur empathie, leur écoute et leur vision du monde.
Nous pouvons lier les émotions à cette notion de l’imagination. En effet, à ces âges, les monstres font leur entrée. Cela n’est pas sans objectif : affronter certaines peurs. Et pour y pallier, rien de mieux que la confiance en soi. Les supers héros font surface afin de combattre ces méchants qui se trouvent cachés sous le lit.
Comment les accompagner dans ce développement ?
- Le jeu libre est important : le fait de ne pas suivre tout le temps une consigne, un plan, permet également de jouer, faire, comme les enfants le souhaitent. Votre posture est aussi essentielle. Certaines réflexions sont à proscrire comme: « Ne fais pas comme ça », « Mais non, ça n’existe pas », « On ne peut pas faire comme ça ». Celà pourrait faire barrage avec ce besoin d’imaginer, de créer, avec leur propre vision du monde. C’est d’ailleurs vers 4 ans, que l’on nomme les dessins des enfants comme étant « transparents ». Ils n’essaient pas de reproduire ce qui nous entoure, mais surtout de traduire ce qu’ils perçoivent, ressentent.
- Les histoires : un moment de lecture, à regarder les images d’un livre, favorise l’imaginaire des enfants. Vous pouvez aussi partager (si vous en avez), vos souvenirs d’enfance ou imaginer avec les enfants.
- Des activités avec des objets qui ne sont pas des jeux, dit « uniques » comme des boîtes, tissus, contenants vides …
- L’ennui est aussi un élément qui favorisera son imaginaire. Il est important pour les enfants de ne pas avoir une activité proposée. Ces temps de latence leur permettent de s’occuper en rêvant, discutant avec leurs figurines, doudou, poupées…
- Les écrans… : Comme vous pouvez le deviner, les écrans sont à limiter. Ils sont captivés par leurs jeux ou dessins animés et ne sont plus enclins à imaginer.
Vers quel âge les enfants font-ils la différence entre « l’imaginaire » et « la réalité »?
À 3 ans, l’imaginaire bat son plein! Il est encore difficile de distinguer le réel de la fiction. C’est avec ses expériences que l’enfant comprendra et aura une prise de conscience. Il est important, pour garder « intact » leur imaginaire, de leur expliquer que certaines choses n’existent que dans leur jeu et non dans la vie de tous les jours.
Grâce à cela, ce sera vers 6 ans, à l’âge de raison, que les enfants feront la différence entre la réalité et l’imaginaire.
Alors, nous pouvons facilement contribuer à nourrir et préserver cet imaginaire en adoptant un comportement adapté à chaque enfant. Cela peut nous rappeler certains souvenirs, développer ou reconnecter cet imaginaire dont nous avons tous besoin, pour vivre des instants plus légers.