La Rubrique des nounous : « La néophobie alimentaire »
L’origine de la néophobie alimentaire chez l’enfant
La faim, l’appétit et les quantités d’aliments mangés par l’enfant varient d’une journée à l’autre, voire même d’un repas à l’autre.
L’appétit de l’enfant est instinctivement contrôlé par son organisme, qui lui signale quand il a faim et quand il est rassasié et lui indique la quantité de nourriture qu’il doit manger en fonction de ses besoins.
La néophobie alimentaire est un mécanisme qui incite l’enfant à repousser les nouveaux aliments par peur de l’inconnu.
Les nouveaux aliments ne sont pas toujours ceux auxquels nous pensons en tant qu’adulte. Un aliment est « nouveau » lorsque l’enfant ne l’identifie pas comme « connu ». Par exemple, un bébé qui a souvent mangé de la carotte en purée, peut considérer la carotte râpée comme un nouvel aliment. Il suffit parfois d’ajouter une pincée d’herbes aromatiques pour qu’un aliment soit perçu comme nouveau et que l’enfant refuse de le manger.
La néophobie alimentaire se traduit donc par un comportement différent de l’enfant face à son assiette. Il passe davantage de temps à explorer sa nourriture : la triturer, l’observer, la sentir…
L’enfant peut rejeter des aliments appartenant à des groupes alimentaires spécifiques, ou refuser complètement de manger aux repas.
La grande majorité des enfants de 2 à 10 ans traverse une période de néophobie alimentaire. Le déclenchement coïncide souvent avec la « phase du non » durant la petite enfance, mais elle survient parfois plus tard. La recherche d’autonomie (capacité de choisir et de se nourrir seul) et la recherche de sécurité en période de changement (nouvel environnement, nouveau milieu scolaire, apprentissages multiples, etc.) expliqueraient aussi en partie ce phénomène.
La néophobie alimentaire entraîne fréquemment une diminution de l’appétit chez l’enfant, diminution qui a tendance à inquiéter les adultes. Si l’enfant a perdu du poids, s’il est triste et sans entrain, il convient de consulter un médecin qui recherchera en premier lieu une cause somatique à cette perte d’appétit. Si l’enfant semble être en bonne santé, c’est sans doute qu’il mange suffisamment, malgré le conflit qui l’oppose aux adultes sur le terrain alimentaire.
Les comportements indicateurs d’une néophobie alimentaire
L’enfant : trie les aliments, les examine, grimace, mâche longuement, tourne et retourne les aliments avec la fourchette, refuse l’aliment sans le gouter, sent, recrache, a des haut-le-coeur/vomit lorsqu’il est forcé d’avaler, repousse l’assiette, détourne la tête, refuse d’ouvrir la bouche…
Que faire ? Voici quelques pistes
- Servir de petites portions
- Continuer à proposer de nouveaux aliments. Présenter plusieurs fois un aliment à l’enfant, et ce, même s’il n’a pas été bien reçu la première fois. La familiarisation avec un aliment peut parfois s’avérer très long et demander de 15 à 20 expositions. Pour ne pas saturer l’enfant avec un aliment, il est préférable de le lui présenter environ une fois par mois.
- Encourager l’enfant à goûter. Montrer l’exemple. Ne jamais forcer un enfant à manger.
- Faire des activités sur le thème de l’alimentationavec l’enfant : cuisiner, faites un potager et des dégustations, etc. En étant en contact avec les aliments de diverses façons, l’enfant se familiarise avec eux et les accepte plus facilement, surtout ceux qu’il manipule.
- Eviter de transformer le repas en un moment de stress.
- Gratifier les efforts. Féliciter l’enfant lorsqu’il goûte de nouveaux mets ou des aliments moins appréciés. En voyant ses efforts reconnus, l’enfant sera plus motivé et tenté de renouveler l’expérience.